Extrait de "Le petit journal"
Danseurs de tango, boliches, célèbres plazas, immeubles
luxueux... La capitale argentine est connue pour son charme et ses nombreux
attraits touristiques. Mais si on s'éloigne un peu du cœur de la ville, c'est
un tout autre Buenos Aires qui s'offre à nous.
On les appelle « villas », ou
encore villas miserias ou villas
emergencias (« quartier
d’urgence », car cela sous-entend normalement un logement temporaire). Ce
sont l’équivalent des « bidonvilles », des « slums » et des
« favelas » brésiliennes.
Elles font partie du paysage urbain de Buenos Aires : la mégalopole compte
aujourd’hui 14 villas et 24 asentamientos (« colonies ») selon la Direccion General de Estadistica y
Censos local.
Mais elles sont oubliées et mises à l’écart par le
Gouvernement, même si on estime qu'elles abritent plus de 8 % des
habitants de Buenos Aires.
Origine des villas
Les villas sont la conséquence de deux grands phénomènes historiques : la
vague d’immigration intérieure et extérieure qui a envahie la capitale au cours
du XXème siècle, et la situation des travailleurs précaires.
Les migrations ont commencé à la fin du XIXème siècle avec des migrants venant
d’Outre-Mer, notamment d’Europe. De 1880 à 1910, 4 millions d’Européens
arrivent en Argentine. Et de 1936 à 1947, plus d’un million d’Argentins venant
de provinces, choisissent la capitale pour s’établir. Buenos Aires a connu à
partir de cette période une croissance démographique qui n’a jamais cessé de
croître.
Dans les
années 20, l’Argentine connaît la plus importante classe moyenne de l’Amérique
du Sud. Beaucoup de travailleurs des chemins de fers, du port, et des ouvriers
se sont donc établis dans des logements précaires autour des gares et du port.
L’infrastructure de
Buenos Aires n’était pas préparée pour recevoir autant de monde, les
populations ont donc commencé à s’installer dans des terrains publics, et à y
construire des logements. C’est le début des villas et d’une nouvelle catégorie
sociale : le villero.
Au départ, elles devaient être des installations temporaires, mais l’État
n’ayant pas trouvé, à cette époque, le moyen de gérer les flux migratoires et
la croissance démographique, elles se sont grandement développées, et les
villas sont, aujourd’hui, devenues pérennes.
Dans les années 70, sous la dictature militaire, est mise en place une
éradication des villas, et des déportations des habitants.
En 1978, lors du Mondial de foot, un « nettoyage » de la ville est
effectué.
Mais, sur le long terme, les tentatives des autorités municipales et nationales
pour trouver une solution ont été vaines. De plus, la crise de 2001 a accéléré
brusquement ces développements.
Les villas en quelques chiffres
- Buenos Aires compte 14 villas, mais il est impossible de dire avec exactitude
combien d’habitants elles recensent. On estimerait ce chiffre entre 250.000 et
275.000 personnes (pour 3 millions d’habitants dans la capitale).
- Les trois plus grandes villas sont : la villa 21-24 (45.000 habitants),
la villa 1-11-14, et la villa 31.
En juin 2013, un gang de la villa 21-24, centre du trafic de drogue, a été
démantelé, révélant les circuits de la drogue avec la Bolivie et le Paraguay.
- Selon le journal La Nacion,
la population des villas a augmenté de 156% (elle est passée de 107.422 en 2001
à 275.000 en 2013). C’est surtout dans les villas 31 et 31 bis et dans la 21-24
que la population a le plus augmenté. La villa 31 elle, est devenue un
véritable marché immobilier parallèle, de par sa situation géographique (près
de la gare routière internationale et de la gare de Retiro). Cette augmentation
constante s’explique aussi car durant toute la dernière décennie, aucune villa
n’a été éradiqué dans la capitale.
Les villas « historiques »
Plusieurs villas sont particulièrement connues, de par leur histoire, leur
ancienneté, ou encore leur situation géographique :
- la Villa 31 : la plus visible
Elle est très connue car c’est la plus
visible de toutes et la plus rapprochée du centre de la capitale. Elle est
située au pied des gares de Retiro, près du quartier huppé de Recoleta. Des
milliers d’automobilistes passent devant chaque jour pour aller au centre de la
ville. Au début elle portait le nom de "Villa Esperanza".
En 1995, moins de 8.000 personnes occupaient cette villa. Aujourd’hui, on en
compterait environ 40.000, la moitié étant de nationalité étrangère.
- Villa 15 : la plus connue
Elle est apparue en 1937 sous le nom de "Ciudad occulta", dans le
quartier de Villa Lugano. Elle a été construite par des cheminots, des ouvriers
et des employés du Mercado de Hacienda de Matadero (marché aux bestiaux).
Soraya Ben Aziza (www.lepetitjournal.com/buenos-aires) mercredi 16
septembre 2015
Activités de compréhension:
Répondez aux questions :
- Combien de villas y a t-il à Buenos
Aires actuellement?
- Quand a commencé l´immigration
européenne dans notre pays ?
- A quelle époque plus d´un million
d´argentins viennent s´établir à Bs.As ?
- Quel était le nom originale de la
villa 31 ?
- Qui a construit la villa 15 , connue
comme "Ciudad oculta" ?
Vrai ou faux ?
10% des habitants
de Bs.As habitent dans les villas.
Au début les
villas étaient des logements temporaires.
Pendant la
dernière décennie on a éradiqué des villas de la Capitale Fédérale.
Le 50% des
habitants de la villa 31 sont des étrangers.
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