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jueves, 29 de agosto de 2013

Les cadenas d´amour des ponts de Paris




Paris : le pont des Arts surchargé de «cadenas d´amour»




28 août 2013 (Le Figaro) :

L´un des lieux du romantisme parisien est menacé...par le poids de l´amour. La tradition des amoureux, qui viennent accrocher un cadenas sur les pans grillagés du pont des Arts dans le VIe arrondissement de Paris, s´est intensifiée avec le flux touristique estival. Le couple inscrit généralement ses initiales sur le cadenas avant de jeter la clé dans la Seine. S´il est de plus en plus difficile de trouver de l´espace pour accrocher un «cadenas d´amour» sur les rambardes qui en sont recouvertes, cette tradition romantique fragilise le patrimoine de la ville. Les milliers de cadenas, dont le poids peut atteindre plusieurs tonnes d´après un technicien de la mairie, font plier les grilles qui s´affaissent sous leur poids.

Régulièrement, les agents de la ville font des inspections afin de surveiller les grilles installées le long de la passerelle de plus de 150 mètres. S´ils constatent qu´un pan de grillage cède, il est démonté puis remplacé provisoirement par une planche de bois, avant qu´une nouvelle grille ne soit installée. Les verrous qui étaient accrochés disparaissent, avant que d´autres ne viennent les remplacer…. «L‘autre problème, ce sont les voleurs qui arrachent les grillages pour récupérer les cadenas et revendre le métal. Les parties restantes sont dangereuses», explique un agent de la ville au figaro.fr. Pour Jean-Pierre Lecoq, maire UMP du VIe arrondissement, «la mairie de Paris doit prendre ses responsabilités. Je n´ai rien contre les amoureux et leurs cadenas, mais cela pose un problème de détérioration et cache la visibilité». Il s´inquiète aussi de la sécurité: «Si un bout du grillage tombe alors qu´un bateau passe en dessous, c´est très dangereux». Retirer les cadenas tous les trois à six mois serait pour lui le moyen d´éviter cette surcharge. L´élu indique qu´il écrira prochainement à la mairie de Paris afin qu´elle prenne une mesure pour contrer ce phénomène.


La mairie refuse cependant d´interdire cette pratique. Les cadenas ont déjà été menacés d´enlèvement en 2012, mais la portée symbolique d´une telle décision risquerait d´entacher l´image touristique de la capitale. Samedi, un faux arrêté interdisant de poser des cadenas a été placardé sur les grilles de la passerelle. Mais la mairie et la préfecture assurent ne pas avoir connaissance de ces affichettes; les «cadenas d´amour» auraient donc des détracteurs anonymes. D´autres ponts, comme celui de l´Archevêché près de Notre-Dame ou la Passerelle Léopold-Sédar-Senghor, attirent aussi les couples désireux d´immortaliser leur amour.

domingo, 9 de junio de 2013

Liberté (Paul Eluard)


Pendant la guerre, engagé dans la Résistance, Paul Eluard participe au grand mouvement qui entraîne la poésie française, et le poème "Liberté" ouvre le recueil "Poésie et Vérité" paru en 1942.


Jairo festejó sus 40 años con la música en el Teatro Gran Rex. Su versión de Liberté, acompañado por la Orquesta Sinfónica de Avellaneda .

Paul Eluard (1895-1952)

Sur mes cahier d´écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

domingo, 5 de mayo de 2013

Quatre murs et un toit( Benabar) Fiche pédagogique



Domaine
Niveau
Chanson
A2
Public
Durée
Adolescents/ Adultes
Une séance de 60 minutes

  • Anticipation

1)   Quels sont les lieux d´habitation que vous connaissez ?
2)   Regardez le vidéo –clip et faites des suppositions sur le contenu du texte.
3) Quels  lieux d´habitation sont cités dans le texte de la chanson ? Ecoutez de nouveau et complétez .
  4) Complétez la grille suivante d´après les paroles de la chanson

Elements qui se rattachent à la construction         
Appareils électroménagers  et meubles   










  5).  Mettez un titre à chaque quatrain qui résume l´idée principale de celui-ci.
 6). Décrivez votre maison familiale .
  • Prolongement
 7) Racontez un souvenir de votre enfance par rapport soit à la maison de vos parents, soit à celle de vos grands-parents.

Paroles de la chanson


Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future. 
On s'endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte. 
Les travaux sont finis, du moins le gros oeuvre, ça sent le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve...
Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.


Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon. 
On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne. 
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane...
On pourra y faire un jour une cabane.


Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement. 
Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage, est à l'abandon. 
Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain...
Ça sera une deuxième salle de bain.


Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale.
On a fait un bureau dans la p'tite pièce d'en haut, et des chambres d'amis, les enfants sont partis.
Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement...
Petit à petit, vêtement par vêtement.


Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu'ici.. y'a trop de place. 
On va poser tu sais des stores électriques, c'est un peu laid c'est vrai, mais c'est plus pratique.
La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver...
Dans son ventre ronronne la machine à laver.


Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces.
La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c'est le consulat que rouvrent les gosses.
Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs,
qui colonisent pour la dernière fois 
la modeste terre promise, quatre murs et un toit.


Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier.
Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. 
Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai mais de gentils fantômes.
De monstres et de dragons que les gamins savent voir,
de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures,
"finis tes devoirs", 
"il est trop lourd mon cartable",
"laisse tranquille ton frère",
"les enfants : à table !".
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?

miércoles, 1 de mayo de 2013

Le fête du travail et du muguet


1er mai : les origines de la fête du muguet et du travail ( Tiré de L´internaute.com)


muguetLa fête du 1er mai a en réalité deux origines et deux histoires. La première remonte au Moyen-Age tandis que la seconde trouve ses origines à Chicago en 1886.

Pourquoi le 1er mai est la fête du muguet ?

Depuis le Moyen-Age. Il semble que le muguet aussi appelé lys des vallées, une plante originaire du Japon, soit présente en Europe depuis le Moyen-Age. La plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps et les Celtes qui lui accordaient des vertus porte-bonheur. 
Le 1er mai 1561, le roi Charles IX officialisa les choses : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour. La tradition était née.
La fleur est aussi celle des rencontres amoureuses. Longtemps, furent organisés en Europe des "bals du muguet". C'était d'ailleurs l'un des seuls bals de l'année où les parents n'avaient pas le droit de cité. Ce jour-là, les jeunes filles s'habillaient de blanc et les garçons ornaient leur boutonnière d'un brin de muguet
 
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Affiche de 1936© Archives nationales
 
A Paris, au début du siècle, les couturiers en offrent trois brins aux ouvrières et petites mains. Mais il faut attendre 1976 pour qu'il soit associé à la fête du 1er mai. Sur la boutonnière des manifestants, il remplace alors l'églantine et le triangle rouge qui symbolisait la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.

Pourquoi le 1er mai est la fête du Travail ?

1er mai 1886. Ce samedi à Chicago, un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures est lancé par les syndicats américain. Une grève, suivie par 400 000 salariés paralyse de nombreuses usines. Le mouvement se poursuit et le 4 mai, lors d'une manifestation, une bombe est jetée sur les policiers qui ripostent. Bilan : une dizaine de morts, dont 7 policiers. S'en suivra la condamnation à mort de cinq anarchistes.
20 juin 1889 : le congrès de la IIe Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai un jour de lutte à travers le monde avec pour objectif la journée de huit heures. Cette date fut choisie en mémoire du mouvement du 1er mai 1886 de Chicago. 
Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs. Cette marque est progressivement remplacée par une fleur d'églantine, puis en 1907 par un brin de muguet. Le muguet fait son grand retour...
fete du travail
 
1er mai, fête du travail ©  Jocelyne FONLUPT-KILIC
 
Les manifs de 1936 : dans les années qui suivent, le 1er mai s'impose peu à peu comme un rendez-vous et un jour de grèves ouvrier, mais c'est en 1936 qu'ont lieu les plus grandes manifestations. Ces manifestations du 1er mai 1936 marquent durablement l'imaginaire français. Elles contribuent en effet à l'élection de la première coalition républicaine de centre gauche, deux jours plus tard : le Front populaire. Présidée par le socialiste Léon Blum, ce gouvernement ne tarde pas à adopter des mesures historiques pour les travailleurs, la semaine de 40h, les deux premières semaines de congés payés ou la reconnaissance du droit syndical. 
24 avril 1941 : en pleine occupation allemande, le 1er mai est officiellement désigné comme la fête du Travail par le gouvernement de Vichy qui espérait rallier les ouvriers. Le jour devient chômé.
Avril 1947
 : la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération. Celui-ci fait du 1er mai un jour férié et payé. 
Aujourd'hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d'Europe à l'exception notamment de la Suisse et des Pays-Bas. Le 1er mai est aussi fêté en Afrique du Sud, en Amérique Latine, en Russie, au Japon. Au Royaume-Uni, c'est le premier lundi de mai qui est fêté. Étonnemment, aux Etats-Unis, le "Labor Day" est célébré le premier lundi de septembre, et non en mai, en mémoire d'un autre épisode de la répression ouvrière. 

miércoles, 24 de abril de 2013

L´enseignement du chinois en plein boom en France


24 avril 2013 (Le Monde) : C´est 13 % de plus qu´il y a un an et 400 % de plus qu´il y a dix ans, selon une note de Joël Bellassen, inspecteur général de chinois au ministère de l´éducation nationale.

Avec l´ajout de la Corse, le mandarin sera enseigné dans toutes les académies de métropole à la rentrée 2013. Le phénomène dépasse largement la diaspora chinoise, puisque 90 % des élèves de chinois dans le secondaire ont le français pour langue maternelle. En primaire, 4 200 écoliers apprennent le chinois dans vingt-quatre écoles. Dans le supérieur, 17 000 étudiants sont sinisants, dont trois-quarts de non spécialistes. Le chinois est enseigné dans cent cinquante universités, instituts et grandes écoles.

On commence aussi le chinois de plus en plus jeune : près de la moitié des élèves l´ont choisi en première ou deuxième langue vivante, alors que dans les années 1980 le mandarin était essentiellement enseigné en troisième langue ou en option facultative.

CINQUIÈME RANG DES LANGUES VIVANTES

"Il y a un engouement", commente Alain Anton, proviseur du lycée Claude-Monet, situé dans le 13e arrondissement, au cœur du quartier chinois de Paris. "A l´entrée en seconde, ils doivent connaître environ huit cents caractères. A la fin de l´année, environ mille et quand ils passent le bac, ils sont quasiment bilingues", explique une professeure de langue du lycée, Jian Dong.

"Je voudrais faire du commerce international, être dans une filière internationale, ça va m´aider", explique Milli, 14 ans, élève de seconde. "C´est la deuxième puissance économique mondiale, si vous voulez faire des affaires en Asie, il faut parler chinois", estime Jean-Pierre Lorenzati, président de France Chine Asie éducation, une association d´établissements scolaires créée en 2007, qui développe des actions de coopération éducative et culturelle.

En quelques années, le chinois est passé de la neuvième à la cinquième place des langues enseignées dans l´enseignement secondaire, après l´anglais, l´espagnol, l´allemand et l´italien.

Cet attrait pose de véritables défis à l´éducation nationale, avec un déficit d´enseignants titulaires, d´encadrement d´inspection et de formation, souligne la note de M. Bellassen. Il conseille d´envisager son enseignement dès le collège, voire dès l´école primaire, afin que "son apprentissage constitue un investissement fécond".

miércoles, 10 de abril de 2013

Le français québécois


Tiré de Bonjour de France
Le français québécois est un français national au même titre que le français de Belgique ou le français de Suisse. Ce n'est ni un dialecte ni un patois. Il est différent de la langue parlée en France pour des raisons historiques faciles à expliquer.

Il existe de nombreuses différences entre les mots qu'on utilise en France et ceux qu'on emploie au Québec, surtout aux niveaux familier et populaire. Exemples:

Les trois repas s'appellent le déjeuner, le dîner et le souper.
«Pantoute!» (signifie «pas du tout!»)
Je suis «tanné», c'est «plat» - le t final se prononce - (j'en ai marre, c'est ennuyeux)
Un «bazou»: une vieille auto
Des «bebelles»: des jouets ou des babioles
Un «bec»: un bécot, un baiser
Une «bibitte» : un insecte ou un animal inconnu
Un «maringouin»: un moustique
Ma «blonde»: mon amoureuse
Des «bobettes»: un slip, un caleçon, un sous-vêtement
Mon «chum»: mon ami, mon copain ou mon amoureux
Une «débarbouillette»: une petite serviette, un gant de toilette
Un «dépanneur»: un petit magasin général
Une «liqueur»: une boisson gazeuse
Des «mitaines»: des moufles
Des «patates pilées»: des pommes de terre en purée
Une «piastre» (prononcer «piasse»): un dollar
«Quétaine»: moche, passé de mode, kitsch
Un «siffleux»: une marmotte
Une «tabagie»: petit magasin où l'on vend cigarettes et journaux
Une «tuque»: un bonnet d'hiver en laine
«Barrer» la porte: fermer à clé
«Capoter»: paniquer, devenir fou
«Chauffer»: conduire un véhicule
«Écrapoutir»: écraser, broyer
«Faire la baboune»: bouder
«Faire dur» avoir mauvaise mine, mauvaise apparence
«Magasiner»: faire du shopping, du lèche-vitrine
«Pogner»: agripper, empoigner, attraper (un rhume) ou avoir du succès en amour (intransitif)
«Se faire passer un sapin»: se faire rouler
«Sacrer son camp»: partir, s'en aller subitement
«Tirer la pipe à quelqu'un»: se moquer, agacer, taquiner
«I mouille»: il pleut

domingo, 7 de abril de 2013

Le système scolaire français : de la maternelle au lycée


Tiré de France .fr
Le système éducatif français est organisé en trois grandes étapes : école, collège et lycée. Les enseignements primaires et secondaires sont gratuits, neutres, laïcs et obligatoires de 6 à 16 ans. Toutefois, il existe des écoles privées non soumises à ces obligations et spécificités du système scolaire français.

L'entrée en maternelle se fait à 2 ou 3 ans, au mois de septembre. Les enfants y développent leurs facultés fondamentales, perfectionnent leur langage et commencent à découvrir l'univers de l'écrit, celui des nombres et d'autres domaines d'apprentissage. Mixte, gratuite si elle est publique, l'école élémentaire accueille les enfants de 6 à 11 ans. 
Le collège accueille tous les élèves à l'issue de l'école élémentaire sans examen de passage. Les enseignements sont structurés en disciplines : français, mathématiques, histoire-géographie, éducation civique, sciences de la vie et de la terre, technologie, arts plastiques, éducation musicale, éducation physique et sportive, physique-chimie. Les objectifs sont fixés par des programmes nationaux. 
À l'issue du collège, les élèves poursuivent leur scolarité dans un lycée d'enseignement général et technologique ou dans un lycée professionnel. Ce dernier permet d'acquérir un diplôme professionnel afin de poursuivre des études ou de s'insérer dans la vie active. Les passerelles entre, d'une part, l'enseignement professionnel et l'enseignement général et technologique et, d'autre part, entre le C.A.P. et le baccalauréat professionnel sont facilitées. 
Le Certificat d'aptitude professionnelle donne accès à des métiers d'ouvrier ou d'employé qualifié et vise à intégrer directement la vie professionnelle. Des BEP peuvent encore se faire en deux ans dans quatre domaines (carrières sanitaires et sociales, conduite et services dans le transport routier, métiers de la restauration et de l'hôtellerie, optique lunetterie). En lycée professionnel, la préparation du Brevet d'études professionnelles est intégrée au parcours en trois ans de baccalauréat professionnel.
Le Baccalauréat général et le Baccalauréat technologique sont organisés en séries (économique et sociale (E.S.), littéraire (L) et scientifique (S) pour le Bac général, STG, STI, STL, STSS, STAV, TMD et hôtellerie pour le Bac technologique. Chaque série est organisée autour d'un noyau cohérent de disciplines dominantes. Préparé en 3 ans, le baccalauréat professionnel atteste l'aptitude à exercer une activité professionnelle hautement qualifiée.

jueves, 21 de marzo de 2013

20 Mars: Journée de la Francophonie.Message d’Abdou Diouf



Qu’adviendrait-il de la Francophonie si nous devions laisser s’effacer le trait d’union linguistique qui nous relie ? Qu’adviendrait-il de notre communauté si la Francophonie devait recourir, au mieux, à la traduction, au pire, au seul usage de l’anglais, lors de ses interventions, de ses réunions, de ses concertations, à l’instar de la pratique de la langue unique qui s’est largement répandue dans les organisations internationales et régionales ?
Nombre de nos programmes et de nos actions de coopération n’auraient plus raison d’être, et nous perdrions, surtout, ce lien originel et cette connivence naturelle qui font que l’entraide et la solidarité, entre nous, ne s’apparentent pas à de la générosité, mais à de la fraternité. Une fraternité qui a trouvé à s’exprimer, en cette année 2013, de la manière la plus éclatante qui soit, à travers la décision courageuse de l’un de nos membres – la France – de répondre, avec l’appui de plusieurs Etats francophones de la région, à la demande d’aide d’un autre de nos membres – le Mali- dans sa lutte contre le terrorisme, afin que ce pays recouvre au plus vite son intégrité territoriale et que la population retrouve la paix et la sécurité.
C’est également ce lien originel et cette connivence naturelle qui font que nous ne parlons pas seulement la même langue, mais que nous parlons aussi, par-delà nos différences, le même langage : celui des principes et des valeurs, celui de la démocratie et des droits de l’Homme, celui de la diversité culturelle et linguistique, celui de l’équité et de la justice sociale, celui de la régulation et de l’éthique en matière économique et financière.
C’est ce lien originel et cette connivence naturelle qui, en dernier ressort, nous permettent de nous entendre, dans un esprit d’écoute et de respect, sur une vision commune du monde et sur les voies qu’il reviendra, notamment aux jeunes générations, d’emprunter pour construire un « vivre-ensemble » qui réponde aux aspirations de tous. Que cette Journée internationale de la Francophonie soit donc l’occasion de célébrer la langue française, de la chanter dans la convivialité, de la parler en toute complicité, de la déclamer à pleins mots !

martes, 12 de marzo de 2013

L´albatros (Charles Baudelaire)

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)




Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

viernes, 1 de marzo de 2013

AMOUR, un film de Michael Haneke


Trintignant et Riva, rencontre de deux légendes dans Amour

Le Figaro

Par Marie Noelle Tranchant
«On s'est dit qu'on formait un beau couple. Ce n'est pas le hasard, une distribution», explique Jean-Louis Trintignant, ici avec Emmanuelle Riva.
«On s'est dit qu'on formait un beau couple. Ce n'est pas le hasard, une distribution», explique Jean-Louis Trintignant, ici avec Emmanuelle Riva. Crédits photo : Livia CRISAFI/G19


INTERVIEW - Les deux interprètes du film de Haneke livrent leurs impressions sur un tournage poétique, intimiste et fraternel.

Dans Amour palme d'or au dernier Festival de CannesMichael Haneke réunit deux grands acteurs du cinéma français qu'on n'avait pas vus depuis longtemps à l'écran, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant. L'héroïne avant-gardiste de Hiroshima mon amour et la vedette populaire d' Un homme et une femme se rencontrent, à 80 ans passés, pour former un couple qui vit la fin d'un long amour, affronte la maladie et la mort. Mais rien n'est moins pesant que leur duo. Que ce soit par politesse, pour conjurer la gravité du sujet ou parce qu'ils ont dépassé bien des choses, les deux comédiens octogénaires se retrouvent dans une légèreté blagueuse et poétique.
LE FIGARO. - Vous vous connaissiez bien avant Amour?
Jean-Louis TRINTIGNANT. - Petit, j'avais vu jouer Emmanuelle au cinéma, et j'avais été impressionné…
Emmanuelle RIVA(riant). - Jean-Louis tient beaucoup à faire savoir qu'il est plus jeune que moi. C'est une coquetterie bien inutile puisque c'est la réalité. Il a deux ou trois ans de moins que moi, mais on ne va pas les lui enlever, n'est-ce pas?
Étiez-vous aussi gais, sur le plateau?
J.-L. T. - L'histoire était tellement oppressante que si on n'avait pas ri…
E. R. - On avait des fous rires, sur le plateau. Haneke aussi. Je me souviens d'une prise où j'étais censée être morte. Il est arrivé en éclatant de rire: on voyait mes orteils bouger.
Comment avez-vous réagi quand il vous a proposé ce film?
J.-L. T. - J'ai été enthousiasmé, tout de suite. Curieusement, je l'avais découvert six mois auparavant en voyant­ Caché , et j'avais dit à des amis: «Je ne fais plus de cinéma depuis seize ans, mais si Haneke me demandait de tourner un film avec lui, je le ferais.»
E. R. - Moi aussi, j'ai été emballée à l'idée de représenter la personne et toute l'histoire d'Anne. Arriver à ce point de la vie, avec l'âge qui vous envahit, et se voir offrir un rôle pareil, c'est magnifique. Et très rare, pour une femme.
J.-L. T. - Pour les hommes aussi.

Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva.
Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva. Crédits photo : Denis Manin/Les Films du Losange

Et vous retrouver tous les deux?
J.-L. T. - On s'est dit qu'on formait un beau couple. Ce n'est pas le hasard, une distribution.
E. R. - En tout cas, nous allons très bien ensemble. Et c'est l'avis de tous les spectateurs. On sent la longueur de la vie commune. Et c'est beau.
Vieillir, souffrir, mourir… Le sujet ne vous a pas fait peur?
J.-L. T. - (Levant le doigt, comme à l'école) J'y avais déjà réfléchi…
E. R. - On y pensait avant. Ça n'empêche pas de craquer, parfois.
J.-L. T. - Si on vous donne un rôle de cow-boy, c'est assez lointain. Tandis que là, on se ressemble de très près. Comment ne pas se reconnaître?…
Mais le film s'appelle Amour. Le titre indique-t-il sa véritable tonalité, pour vous?
E. R. - C'est certain. Et j'aime que le mot soit isolé, absolu. Ce n'est pas «un amour», ce n'est pas «l'amour», mais «amour». Comme une personne, une véritable personne entre eux.
J.-L. T. - Le film a eu d'autres titres, mais quand on m'a demandé ce que je pensais d'Amour, j'ai dit qu'on ne pouvait pas trouver mieux.
Comment avez-vous travaillé avec Haneke?
J.-L. T. - Il donnait des indications très simples, quotidiennes. Ou pas d'indication du tout: quand je lui ai demandé ce que mon personnage faisait, à la fin, il m'a répondu: «Ce que vous voulez…» Son style me fait penser au nouveau roman: on raconte des actions, pas des états d'âme. On atteint une émotion, mais elle ne vient pas de lui, qui fait un récit froid, ni de nous, qui jouons les situations, simplement. On interprète toujours trop, dans les films. Je me souviens d'un de mes premiers films où le réalisateur voulait que je consulte ma montre de temps à autre, pour signifier que j'attendais…
E. R. - C'est typique d'une mauvaise direction d'acteur… Avec Haneke, qui n'est jamais dans l'à peu près, l'avantage c'est que quand il dit «ça va», on le croit. Et le seul fait d'avoir été choisi par lui donne une force au départ. Ce que j'ai ressenti de plus fort sur ce tournage, c'est une grande union, quelque chose de très fraternel.
J.-L. T. - Il y avait une équipe de soixante-cinq personnes, mais quand on tournait, Haneke ne voulait pas qu'on soit plus de huit. Dans cette intimité, le technicien qui pousse le travelling respire vraiment avec nous, on partage le même silence.
Ce que vous gardez d'Amour?
J.-L. T. - La chance inespérée d'une expérience poétique nouvelle. Parce que Michael Haneke est avant tout un grand poète.
E. R. - Il me fait penser à ce mot de ­Mozart: «Je cherche les notes qui s'aiment.»

jueves, 21 de febrero de 2013

Les bébés connaissent la grammaire dès 7 mois


Par figaro iconStéphany Gardier - le 20/02/2013
Le Figaro Digital
Les enfants qui évoluent dans un environnement bilingue sont capables de distinguer les différences grammaticales de leurs deux langues maternelles dès les premiers mois de la vie.
À l'arrivée de leur premier enfant, beaucoup de couples bilingues se demandent comment lui parler afin de ne pas perturber son apprentissage du langage. Dans un article publié récemment dans la revue Nature Communications, Judit Gervain et Janet Werker montrent que les bébés bilingues sont capables de distinguer les spécificités de grammaire et de rythme de chaque langue, et donc d'apprendre les deux en parallèle sans retard.
L'étude menée à l'université canadienne de Vancouver, en collaboration avec l'université Paris Descartes, s'est intéressée à des bébés de 7 mois élevés dans une famille bilingue. Un des parents était anglophone alors que l'autre parlait une langue structurée différemment, telle que le japonais, le coréen, ou encore l'hindi. Dans ces langues, le verbe est toujours placé après le complément, contrairement à l'anglais (ou au français).
En faisant entendre différents enregistrements aux nourrissons, les chercheurs ont montré que l'élément-clé de la reconnaissance des langues est la prosodie, c'est-à-dire la hauteur de ton, le rythme et la durée des syllabes qui sont propres à chaque langage. Les bébés trouvent dans cette prosodie les indices nécessaires pour repérer les éléments de construction des phrases, caractéristiques de chaque langue, et qui leur permettent de les distinguer l'une de l'autre.

Aucun retard d'apprentissage

Les bébés auraient donc conscience de la grammaire? «La question peut surprendre car on a souvent l'idée que les enfants n'acquièrent la grammaire qu'après avoir appris des mots, explique Judit Gervain. Nos résultats indiquent cependant que les bébés très jeunes ont déjà acquis des règles élémentaires abstraites, qui leur permettent de distinguer les langages de leurs parents».
«Quand on parle de grammaire chez les bébés, il ne s'agit pas de règles comme nous les apprenons à l'école!», précise Sharon Peperkamp, directeur de recherche au Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques à l'École normale supérieure. Les tout-petits seraient en revanche capables de repérer les éléments de base des phrases et de se servir de ces indices pour construire un apprentissage distinct et en parallèle des deux langues.
Selon Barbara Abdelilah-Bauer, sociolinguiste auteur du Guide à l'usage de parents bilingues, «les parents sont de plus en plus angoissés concernant ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire pour aider leur enfant dans l'apprentissage de plusieurs langues». Il n'est pas rare, ajoute-elle, qu'ils choisissent de ne parler qu'une seule de leurs deux langues à la maison, de crainte de perturber leur enfant. Or les chercheurs, dans leur étude, montrent que les bébés bilingues ne font pas plus d'efforts que les bébés monolingues pour apprendre les langues de leurs deux parents, et ne démontrent aucun retard. D'ailleurs, il y a une centaine d'années, «beaucoup d'enfants français évoluaient naturellement dans un environnement bi- ou multilingue du fait de l'utilisation très répandue des patois locaux», rappelle Sharon Peperkamp. Et Judit Gervain de conclure: «Le cerveau des bébés est tout à fait équipé pour gérer le bilinguisme, sans que cela représente un effort. Nous ne l'avons pas encore étudié mais les résultats seraient sans doute similaires dans un environnement multilingue.»
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sábado, 16 de febrero de 2013

Jean- Marie Le Clézio


Jean-Marie Gustave Le Clézio est né dans une famille dont les origines sont à la fois de Bretagne en France, de Grande Bretagne et de l'île Maurice. Né en 1940, il publie son premier roman 'Le Procès-verbal' à vingt-trois ans et reçoit le prix Renaudot. En 1980, il publie 'Désert', l'épopée d'une jeune descendante de touaregs, considérée comme son chef d' oeuvre. Le Clézio a également écrit des essais sur plusieurs civilisations nomades dont il a partagé l'existence (Indiens de Panama, Berbères du Maroc). Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il est considéré comme un écrivain majeur, étudié dans les manuels scolaires. Ses livres expriment les beautés de la communication entre les êtres.
En octobre 2008,  il se voit décerner le prix Nobel de littérature. Sa première réaction est d'affirmer que la récompense « ne changera rien » à sa manière d’écrire.
Depuis de nombreuses années, il parcourt de nombreux pays dans le monde, sur les cinq continents, mais vit principalement à Albuquerque, et en France, à Nice et à Paris. 



Le chercheur d’or ( extrait)
« Du plus loin que je me souvienne, j’ai entendu la mer. Mêlé au vent dans les aiguilles des filaos, au vent qui ne cesse pas, même lorsqu’on s’éloigne des rivages et qu’on s’avance à travers les champs de canne, c’est ce bruit qui a bercé mon enfance. Je l’entends maintenant, au plus profond de moi, je l’emporte partout où je vais. Le bruit lent, inlassable, des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail, et qui viennent mourir sur le sable de la Rivière noire. Pas un jour sans que j’aille à la mer, pas une nuit sans que je m’éveille, le dos mouillé de sueur, assis dans mon lit de camp, écartant la moustiquaire et cherchant à percevoir la marée, inquiet, plein d’un ésir que je ne comprends pas.
Je pense à elle comme à une personne humaine, et dans l’obscurité, tous mes sens sont en éveil pour mieux l’entendre arriver, pour mieux la recevoir. Les vagues géantes bondissent par-dessus les récifs, s’écroulent dans le lagon, et le bruit fait vibrer la terre et l’air comme une chaudière. Je l’entends, elle bouge, elle respire.
Quand la lune est pleine, je me glisse hors du lit sans faire de bruit, prenant garde à ne pas faire craquer le plancher vermoulu. Pourtant, je sais que Laure ne dort pas, je sais qu’elle a les yeux ouverts dans le noir et qu’elle retient son souffle. J’escalade le rebord de la fenêtre et je pousse les volets de bois, je suis dehors, dans la nuit. La lumière blanche de la lune éclaire le jardin, je vois briller les arbres dont le faîte bruisse dans le vent, je devine les massifs sombres des rhododendrons, des hibiscus. Le coeur battant, je marche sur l’allée qui va vers les collines, là où commencent les friches. Tout près du mur écroulé, il y a le grand arbre chalta, celui que Laure appelle l’arbre du bien et du mal, et je grimpe sur les maîtresses branches pour voir la mer par-dessus les arbres et les étendues de canne. La lune roule entre les nuages, jette des éclats de lumière. Alors, peut-être que tout d’un coup je l’aperçois, par-dessus les feuillages, à la gauche de la Tourelle du Tamarin, grande plaque sombre où brille la tache qui scintille. Est-ce que je la vois vraiment, est-ce que je l’entends ? La mer est à l’intérieur de ma tête, et c’est en fermant les yeux que je la vois et l’entends le mieux, que je perçois chaque grondement des vagues divisées par les récifs, et puis s’unissant pour déferler sur le rivage. Je reste longtemps accroché aux branches de l’arbre chalta, jusqu’à ce que mes bras s’engourdissent. Le vent de la mer passe sur les arbres et sur les champs de canne, fait briller les feuilles sous la lune. Quelquefois je reste là jusqu’à l’aube, à écouter, à rêver. A l’autre bout du jardin, la grande maison est obscure, fermée, pareille à une épave. Le vent fait battre les bardeaux disloqués, fait craquer la charpente. Cela aussi, c’est le bruit de la mer, et les craquements du tronc de l’arbre, les gémissements des aiguilles des filaos. J’ai peur, tout seul sur l’arbre, et pourtant je ne veux pas retourner dans la chambre. Je résiste au froid du vent, à la fatigue qui fait peser ma tête. »

sábado, 9 de febrero de 2013

CHAGRIN D´ÉCOLE (DANIEL PENNAC)


Article tiré de "Bonjour de France"

http://www.bonjourdefrance.com/blog/




«- Un livre de plus sur l’école, alors? Tu trouves qu’il n’y en a pas assez? 
- Pas sur l’école! Tout le monde s’occupe de l’école, éternelle querelle des Anciens et des Modernes: ses programmes, son rôle social, ses finalités, l’école d’hier, celle de demain… Non, un livre sur le cancre! Sur la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux.»

Dès les premières pages du livre, le dialogue entre les deux frères nous révèle l’intention de l’auteur. Avec  Chagrin d’école  Daniel Pennac aborde le sujet de l’enseignement sous un nouvel angle, celui du mauvais élève, angle intéressant et original qui lui permet de nous présenter son propre parcours de mauvais élève en évoquant ses souvenirs et ses années de désarroi et en nous fournissant plusieurs réflexions et anecdotes sur ce sujet. Il parle aussi de l’école, de la famille, de l’échec et de ses élèves sans pourtant vouloir donner, dit-il, « ni méthode ni conseil pédagogique». Pourtant il ne s’agit ni d’une simple narration d’évènements ni d’une énumération d’anecdotes. Pennac a recours à l’humour, à la sincérité et à la tendresse pour décrire le comportement du mauvais élève et parvient à écrire un livre captivant qu’on lit avec beaucoup de plaisir. Mais c’est aussi son style fluide et léger, sa véritable implication dans le métier d’enseignant et son analyse profonde qui rendent son récit original. Car Pennac n’oublie pas qu’il est avant tout un romancier talentueux.

En effet, ce texte est à la fois une autobiographie et un essai sur l’école ou plutôt  «un essai narratif: un mixte entre le roman et l’essai» selon l’auteur. Chagrin d’école revêt le caractère d’une conversation intérieure. Ancien cancre, ancien professeur, écrivain, Pennac nous raconte son calvaire passé et l’angoisse de ses parents face à cet avenir « réduit à rien ». L’auteur y décrit la souffrance d’être considéré comme cancre, lui-même ayant eu cette «étiquette» depuis son enfance jusqu’à l’adolescence :


«Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne!) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique ni le sport ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. …
« Les bras m’en tombent », « Je n’en reviens pas », me sont des exclamations familières, associées à deux yeux d’adulte où je vois bien que mon incapacité à assimiler quoi que ce soit creuse un abîme d’incrédulité. Apparemment, tout le monde comprenait plus vite que moi. »
Les années scolaires ont donc été tristes et pénibles pour Pennac, tant sur le plan des notes que sur celui du comportement.

Dans Chagrin d’école Pennac nous fait comprendre qu’il y a beaucoup de douleur chez le mauvais élève qui laisse des traces. Il n’est pas toujours facile d’imaginer la vie de cet enfant qui vit dans une profonde solitude, ressent de la honte et a l’impression de ne jamais faire ce qu’il faut. En plus, il doit toujours trouver l’équilibre entre deux mensonges. D’une part, il faut mentir à ses professeurs pour justifier qu’il n’a pas fait ses devoirs et d’autre part il faut répondre à ses parents chaque fois qu’ils lui posent la question: « Comment ça s’est passé aujourd’hui ? ». Il doit toujours inventer de nouvelles excuses c’est pourquoi il finit par s’installer peu à peu dans un monde de refus et de rejet.Pourtant Chagrin d’école n’est pas un livre pessimiste. En fait, Pennac met plusieurs fois l’accent sur l’importance du regard du professeur sur l’élève. Après des journées interminables et des années de souffrance, c’est la rédemption. L’élève malheureux qu’il a été aura la chance inattendue de rencontrer un professeur qui découvrira son talent exceptionnel, qui ouvrira une porte et lui donnera un merveilleux sentiment de liberté. Ce professeur adopte, avec l’élève Pennacchioni (il s’agit du vrai nom de l’écrivain), une approche originale. Au lieu de lui demander d’écrire des dissertations, il lui propose plutôt d’écrire un roman, que le jeune Daniel devra livrer, chapitre par chapitre. Ainsi le mauvais élève parvient à se sauver grâce à une parole positive, un sentiment de confiance partagée car il s’aperçoit qu’il est digne d’amour, qu’il existe aux yeux des adultes et qu’il a de la valeur pour eux. Mais pour y parvenir, il faut qu’il sente un certain amour dans la transmission du savoir : l’amour de l’enseignant pour la matière qu’il enseigne mais aussi son amour pour la classe et pour chaque élève séparément.
Pennac rend hommage à tous ces enseignants-sauveurs dans le chapitre 11 du Chagrin d’école :
«Les professeurs qui m’ont sauvé - et qui ont fait de moi un professeur – n’étaient pas formés pour ça. Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de temps à en chercher les causes, et pas davantage à me sermonner. Ils étaient des adultes confrontés à des adolescents en péril. Ils se sont dit qu’il y avait urgence. Ils ont plongé. Ils m’ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après jour, encore et encore… Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d’autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie.»



A partir de ce moment, Pennac se donne comme mission de sortir du coma scolaire une ribambelle d’hirondelles fracassées» et de combler l’écart entre deux mondes : celui des élèves et celui des professeurs.

« Nos « mauvais élèves » (élèves réputés sans devenir) ne viennent jamais seuls à l’école. C’est un oignon qui entre dans la classe : quelques couches de chagrin, de peur, d’inquiétude, de rancœur, de colère, d’envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé honteux, de présent menaçant, de futur condamné. Regardez, les voilà qui arrivent, leur corps en devenir et leur famille dans leur sac à dos. Le cours ne peut vraiment commencer qu’une fois le fardeau posé à terre et l’oignon épluché. Difficile d’expliquer cela, mais un seul regard suffit souvent, une parole bienveillante, un mot d’adulte confiant, clair et stable, pour dissoudre ces chagrins, alléger ces esprits, les installer dans un pré­sent rigoureusement indicatif. Naturellement le bienfait sera provisoire, l’oignon se recomposera à la sortie et sans doute faudra-t-il recommencer demain. Mais c’est cela, enseigner c’est recommencer jusqu’à notre nécessaire disparition de professeur. Si nous échouons à installer nos élèves dans l’indicatif présent de notre cours, … leur existence tanguera sur les fondrières d’un manque indéfini. Bien sûr nous n’aurons pas été les seuls à creuser ces galeries ou à ne pas avoir su les combler, mais ces femmes et ces hommes auront tout de même passé une ou plusieurs années de leur jeunesse, là, assis en face de nous. Et ce n’est pas rien, une année de scolarité fichue : c’est l’éternité dans un bocal. »
Enfin, Pennac lutte contre les idées reçues et explique ce que l’on peut accomplir si l’on sait faire vivre ce fameux «présent d’incarnation» :
«Il faudrait inventer un temps particulier pour l’apprentissage. Le présent d’incarnation, par exemple. Je suis ici, dans cette classe, et je comprends, enfin ! Ça y est ! Mon cerveau diffuse dans mon corps : ça s’incarne. Quand ce n’est pas le cas, quand je n’y comprends rien, je me délite sur place, je me désintègre dans ce temps qui ne passe pas, je tombe en poussière et le moindre souffle m’éparpille. Seulement, pour que la connaissance ait une chance de s’incarner dans le présent d’un cours, il faut cesser d’y brandir le passé comme une honte et l’avenir comme un châtiment.»
Quelle est donc la conclusion qu’on peut tirer du livre de Daniel Pennac ?
L’échec scolaire n’est pas une fatalité. Il suffit qu’un enfant croise un professeur inspirant qui illumine sa vie et le fascine pour qu’il commence à aimer l’école.
Bref, Chagrin d’école est un livre que j’ai beaucoup aimé car, loin de donner aux enseignants des recettes magiques ou une leçon morale, il traite avec sensibilité un sujet délicat et parvient à toucher profondément le lecteur.